Être professeur est un métier qui peut être à la fois passionnant et enrichissant, mais qui amène tout de même certains défis au quotidien. Je me suis entretenue avec l’une de nos professeurs, Susanne Maître, qui fait partie du réseau CLIC depuis plus de 9 ans. Sous forme de questions et réponses, elle abordera différents sujets qui touchent son métier. Bonne lecture!
J’ai commencé à enseigner quand j’étais à l’Université McGill. Ma langue maternelle est le français, mais à cette époque, j’habitais au centre-ville de Montréal qui est un milieu assez anglophone. Je me suis mise à enseigner l’anglais aux adultes là-bas.
Je travaille chez CLIC depuis 2012. Avant d’y décrocher mon emploi à titre de professeure, j’ai fait du bénévolat, notamment en alphabétisation. J’ai également fait du tutorat pendant quelques années.
Je suis vraiment tombée en amour avec le fait que l’apprentissage des langues offre une ouverture sur le monde. C’est tellement un beau bagage à avoir, autant du côté professionnel que pour les voyages.
D’ailleurs, ça m’a permis de faire une panoplie de voyages, notamment au Nicaragua, Costa Rica, Venezuela, Honduras, Mexique, Cuba, Allemagne, France, Londres, Amsterdam, Belgique, et j’en passe!
La matière que j’aime le plus enseigner, ce sont les verbes. Ils sont tellement importants puisqu’ils sont le moteur de la phrase. Lorsque tu comprends la structure des verbes, tu as déjà fait un bon but de chemin dans ton apprentissage.
Ce que j’aime le moins enseigner, c’est surtout au niveau de la grammaire, en particulier les prépositions (in/on/at).
Ce que j’aime le plus de mon emploi, c’est le lien que l’on crée avec les apprenants. Ma job me permet de leur poser des questions et d’écouter leurs histoires toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Ça me permet de faire de belles rencontres et ça rend les séances agréables.
L’un des plus grands défis est sans aucun doute la patience. Apprendre une langue seconde peut prendre beaucoup de temps donc il faut être patient et encourager les apprenants malgré tout.
Je dirais qu’un autre défi serait d’utiliser constamment la langue d’enseignement. On aurait parfois envie de parler aux apprenants dans leur langue d’usage pour les aider, mais au final, ça ne les aidera pas dans le cadre de leur formation.
Il n’y a pas un niveau à qui j’aime plus enseigner qu’un autre. J’enseigne aux apprenants débutants et intermédiaires et je trouve qu’il y a de beaux avantages dans les deux niveaux. Avec les débutants, on peut avoir des conversations concrètes, par exemple parler de la couleur des objets ou de leur forme. Avec les intermédiaires, on a des conversations plus abstraites, plus avancées.
J’ai déjà eu une élève qui avait pour objectif d’apprendre l’anglais pour voyager. Elle a pris une formation de 45 heures avec moi avec deux séances d’une heure et demie par semaine et, au début, elle était vraiment débutante. Elle était très motivée à apprendre et elle a mis en pratique tous les efforts possibles à faire à l’extérieur des cours pour maintenir son apprentissage : exercices, lecture, film, etc. À la fin de sa formation, elle a réussi à atteindre le niveau intermédiaire. C’était vraiment impressionnant, considérant que ça pourrait prendre plus de 90 heures de formation en temps normal.
Comme quoi dans la vie quand on veut, on peut!
Souvent, je commence les séances en discutant de la vie quotidienne avec mes élèves. On peut parler de la fin de semaine ou encore du travail. Ensuite, on discute des moyens qu’ils ont pris pour pratiquer leur anglais au courant de la semaine. On regarde également les leçons qui ont été complétées, on les corrige et on les met en pratique. Par la suite, j’enseigne de la nouvelle théorie dépendamment où on est rendu dans l’apprentissage. Finalement, je termine souvent mes séances en leur apprenant du nouveau vocabulaire ou avec un jeu éducatif si je sens que la concentration est moins présente.
Le meilleur conseil que je donne à mes élèves est de séparer leurs devoirs en plusieurs petits objectifs atteignables plutôt qu’un seul objectif. Par exemple, je leur suggère d’écouter un peu de télévision en anglais, de converser un peu, de lire un chapitre de livre, etc. Ça leur permet d’ouvrir la boîte d’anglais régulièrement et d’être mieux préparés pour le prochain cours.